DETERMINATION D'ORBITE |
Article introduit en janvier 2008, revu sept 2011 | Nécessité de précision | Comment y parvenir ? | Maintenance des repères de précision | But | Mise
en œuvre | | Repère céleste ICRF | Repère ITRF | III QUELQUES PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT | VLBI | Laser | Laser-Lune | DORIS | |
Pour
les spécialistes, l'orbitographie regroupe l'ensemble des techniques et
équipements de mesures, les logiciels de simulation, les d'algorithmes de
calcul et de traitement des erreurs, permettant la restitution la plus précise
possible de la trajectoire et donc des coordonnées d'un satellite, dans un
référentiel donné, généralement lié à la Terre, puisque la plupart des
applications lui sont dédiées.
Soulignons
que lors d'un tir lanceur, la restitution d'orbite est capitale pour évaluer
les dispersions de tir et les corriger pour atteindre l'orbite nominale en
minimisant le coût en carburant.
Le
positionnement d'un satellite peut être une fin en soi, quand il s'agit
d'étudier les forces qui agissent sur lui ou connaître le point survolé.
En
sens inverse, une fois le satellite positionné, il peut servir de repère pour
des mesures de distance ou d'altitude.
Les
technologies mises en œuvre sont extrêmement complexes et il est donc hors de
question d'entrer dans leurs détails. Il existe pour cela de nombreux sites officiels
très précis et excellemment documentés.
Deux
exemples suffiront pour justifier le niveau de précision :
1
- Les mesures altimétriques, en cartographie ou en océanographie (hauteur des
océans ..), qui atteignent une précision de l'ordre de 2 à 3 cm.
2
- La tectonique des plaques en géologie nécessite une précision équivalente.
3
- La géodésie, science destinée à localiser un très grand nombre de points à la
surface de la Terre, et à définir la surface d'altitude 0, appelée GEOIDE.
La position d'un
satellite altimétrique doit donc être connue, du moins suivant la verticale,
avec une précision au moins identique à celle de l'application. En effet les
erreurs sur la mise en œuvre des ondes utilisées sont maintenant quasiment
nulles. Encore doit-on maintenant prendre en compte la RELATIVITE GENERALE
(décalage gravitationnel en fréquence de 10-16/m d'altitude, ce qui
impose un traitement au sein même de l'horloge.
2°) COMMENT Y PARVENIR ?
L'amélioration
de la précision du positionnement satellite impose :
1
- Le développement de modèles dynamiques de grande précision, concernant les
forces en jeu :
2
- La recherche d'outils mathématiques nouveaux (ou plus performants ) de
traitement des données par le calcul, et de minimisation des erreurs.
3
- L'utilisation des systèmes de localisation les plus récents comme ( DORIS ou
GPS... )
4
- L'utilisation d'un repère terrestre de grande stabilité, indépendant des
déformations dynamiques de la Terre --> voir ci-dessous et plus loin ITRS et
ITRF
3°) MAINTENANCE DE REPERES DE
PRECISION :
Système |
Dénomination internationale |
Fonction |
CTRS |
Système de Référence Conventionnel Terrestre |
Système de référence global utilisé par GPS militaire ( système WGS84 et PZ90 ). Les scientifiques utilisent ITRS. |
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CTRS est géocentrique, tourne à la même vitesse que la Terre, utilise le pole moyen de 1900-1905 et le méridien de Greenwich |
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International Celestian
Reference System |
Ensemble de techniques (
VLBI,...), moyens de calcul, de maintenance, mis en œuvre pour définir la
réalisation physique d'un repère céleste inertiel de grande précision. ICRS |
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International Celestian
Reference Frame |
Réalisation du repère ou
système inertiel de coordonnées ci-dessus Ce repère est essentiel pour
l'astronomie moderne, le positionnement des corps stellaires et la recherche
d'exoplanètes en mouvement. Voir GNSS |
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International Terrestrial Reference System |
Ensemble de techniques de localisation (VLBI, LLR,DORIS, SLR, GPS...), moyens de calcul, de maintenance, de centaines de balises réparties sur le globe, modélisation de la tectonique des plaques,... pour définir la réalisation d'un repère terrestre de grande précision. |
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International Terrestrial Reference Frrame |
Réalisation du repère de
référence terrestre géocentrique terrestre. Ce repère est essentiel pour la géodésie, la localisation et la modélisation du mouvement des plaques,. |
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European Terrestrial Reference System |
Ensemble de techniques de localisation VLBI, LLR,DORIS, SLR, GPS...), moyens de calcul, système de maintenance de 37 stations sur la plaque européenne, pour définir la réalisation d'un repère européen terrestre de grande précision. |
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IERS |
International Earth
Rotation System |
Ensemble de techniques
d'astronomie ( VLBI ...), de géodésie dynamique, moyens de calcul, système de
maintenance, pour l'étude de la rotation terrestre. Ces études qui sont
primordiales pour la définition d'une chronologie et les datations reposent
sur la mesure instantanée de la rotation terrestre W . La base est
TAI (Temps Universel Atomique) soit la seconde
SI, au niveau de la mer, stable à 10-14 , avec comme origine le 1
janvier 1958, date à laquelle UT1=TAI UT1 est le
temps universel de Greenwich, celui de l'horloge terrestre, géré par IERS,
stable à 10-8 . UTC est le
temps universel coordonné des applications scientifiques courantes. Rappel : Le jour diminue de 2 ms/siècle. |
Le
but principal de cette précision est naturellement, la prédiction à court terme
(quelques heures) ou moyen terme (quelques jours) de la position du satellite.
Ceci pour éviter de mobiliser en permanence des moyens de calcul en temps réel.
De
la précision des satellites de positionnement résulte la précision de
localisation.
Ex :
Topex Poseidon, précision de 2.5 cm avec l'objectif d'arriver à 1 cm
Le
CNES, par exemple, met actuellement en place le système SSALTO = Segment
Sol d'ALTimétrie et d'Orbitographie.
II QUELQUES AXES D'ETUDES : Voir :Systèmes de référence globaux et européens
1°) REALISATION ET MAINTENANCE D'UN REFERENTIEL CELESTE
INTERNATIONAL ICRF:
Faut-il
rappeler que le cadre d'application de la loi fondamentale newtonienne
est un repère galiléen ou INERTIEL, dont on postule l'existence à priori. Une
fois ce repère Ra défini, tous les repères en translation uniforme
par rapport à Ra possède les mêmes qualités que Ra.
Nombreux
ont été les candidats à ce titre, et c'est la précision des mesures
expérimentales qui conduit à l'amélioration de sa définition, qui ne sera
jamais parfaite tant que l'univers entier ne sera pas connu.
a) QUALITES IMPOSEES à Ra :
b) Postulat
: Plus un objet stellaire est éloignée, plus grande est la stabilité de sa
direction ???
La
maintenance d'un Ra est assurée par ICRS, voir plus haut
Mise
en place à partir du 1/1/1998 de ce nouveau repère inertiel, assurant des
pointages à mieux que 0.05" d'arc.
c)
Utilité : Orbitographie de précision du mouvement des sondes
interplanétaires, notamment avec les mesures VLBI lors des approches planétaires.
Et bien sûr l'astronomie.
2°) REALISATION ET MAINTENANCE D'UN REFERENTIEL TERRESTRE
INTERNATIONAL ITRF
Un
simple repère lié à la croûte terrestre n'a pas de sens, pour des mesures
précises, à cause de la tectonique des plaques.
Le
site ITRF est géré en France par l'IGN, qui fournit en ligne: les
solutions, les paramètres des transformations d'un repère à un autre.
ITRS (The International Terrestrial Reference System ) et
sa représentation ITRF (International Terrestrial Reference Frame)
ITRF
est constitué par des relevés ( GPS , Doris, SLR, VLBI ..) dans un même repère terrestre
plus classique, des coordonnées plus de 500 points de la croûte terrestre.
Comme ces points sont en infimes mouvements les uns par rapport aux autres, un
traitement numérique permet d'homogénéiser les résultats, pour s'affranchir des
déformations locales de la croûte.
Sa
rotation d'ensemble est exactement celle de la Terre, mesurée par une technique
astronomique. Cette maintenance est assurée par IERS (International Earth
Rotation System) et ICRS (International Celestian Rotation System)
La
solution ITRF fournit pour les points de la Terre, une précision de 1 cm en
position et 1 mm/s en vitesse.
3°) MODELE DYNAMIQUE DU CHAMP DE GRAVITE :
Sans
entrer dans des détails que l'auteur ne saurait pas donner , signalons quelques
difficultés du problème.
Tout
le monde comprend bien que le champ de gravité terrestre (mais ceci est aussi
vrai pour une planète) résulte de l'action gravitationnelle de l'ensemble des
masses fixes ou mobiles sur le satellite.
Par
exemple évaluation de J2 qui est soumis au réajustement du bloc scandinave en
période post glaciaire.
Développement
du potentiel terrestre ( i.e pour Topex-Poseïdon jusqu'à l'ordre 70 ). Prise en
compte des planètes et natuellement de la Lune et du soleil.
Prise
en compte des déplacements de masses dus aux marées
A
un degré moindre, l'atmosphère voit ses masses d'air évoluer, suivant le champ
de pression ou l'activité solaire (cycle jour-nuit, saisons, perturbations
importantes).
Prise
en compte des effets relativistes et du mouvement du pôle terrestre.
De
ces phénomènes il faut dégager l'importance, l'ordre de grandeur des
conséquences, des périodes éventuelles et modéliser le comportement.
III QUELQUES PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT :
1°) LES MESURES DE LOCALISATION :
Toutes
les méthodes conduisent à 3 types de mesures
2°) VLBI
( Very Long Baseline Interferometry )
:
Un
quasar lointain émet un signal centimétrique reçu sur Terre par deux antennes
A et B. Ce
même signal (identifié par corrélation sur les 2 antennes) est reçu en t1 par
A et t2 par B. Cette même corrélation permet d'identifier les 2 dates t1 et
t2. Ces
temps sont reliés à la distance parcourue d par : d
= c ( t2 - t1),
avec D = d / sin a où a est une caractéristique associée au quasar. D
est la distance entre stations, donc calculée, ce qui permet notamment dans
le cas de plaques différentes de calculer les variations annuelles de
distance entre ces plaques. |
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EXEMPLE D'APPLICATION : Dans le cas du suivi d'une sonde, on utilise des antennes
très éloignées, un quasar de direction proche de celle de la sonde, et on
enregistre les signaux quasar puis satellite puis quasar et en parallèle un
signal d'une horloge très stable. Par corrélation des signaux on en déduit la
direction très précise de la sonde à 10-8 rd près, ce qui permet
de localiser cette sonde avec grande précision lors d'une approche de
planètes. |
La
" télémétrie laser sur satellite " ou SLR, " Satellite
Laser Ranging ", consiste en la mesure du temps aller retour d'une
impulsion de lumière verte réfléchie par des réflecteurs et renvoyée sur un
capteur. Le satellite est passif. Le
rayon incident et le rayon réfléchi sont strictement parallèles. Connaissant
le temps de trajet aller retour de la lumière entre la source et le satellite
et la vitesse de la lumière, on en déduit la distance. Cette
technique est réservée aux sciences du positionnement, géodésie, géologie (
tectonique ), océanographie. Des mesures de distance
Terre-Lune ont été réalisées par laser. La
mise en œuvre ne demande qu'un matériel léger et peu coûteux. La
mise en œuvre ne demande qu'un matériel léger et peu coûteux:
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EXEMPLES : Satellite JASON, STARLETTE, TOPEX-POSEIDON ... NB
: Lorsque le satellite est passif, la connaissance de son orbite doit être
centimétrique, pour des mesures de distance avec cette même précision. Le
satellite LAGEOS qui sert de cible, avec une orbite à 6000 km d'altitude s'affranchit
pratiquement des irrégularités terrestres. |
Pour
cette technique l'auteur vous renvoie vers les spécialistes et notamment les
sites ci-dessous:
http://www.oca.eu/cerga/laser/laslune/instrum.htm http://www.oca.eu/cerga/laser/laslune/scienceLLR.htm
NB : Indiquons au
passage que la distance Terre - Lune est aujourd'hui mesurée à 1 mm près, grâce
à Neil Armstrong et Buzz Aldrin qui ont déployé un panneau composé de 100
miroirs sur la mer de la Tranquillité. Pour réfléchir des signaux laser ce qui
permet avec le temps aller retour d'estimer cette distance.
Fort des mesures
précises, les spécialistes estiment que la distance moyenne Terre - Lune
augmente de 3 à 5 cm par an.
Système
de localisation, par mesure Doppler, de satellites (orbitographie)
symétriquement utilisé pour la localisation de balises à la surface du globe.
DORIS = Détermination
d'Orbite et Radiopositionnement Intégrés
par Satellite
Système
d'orbitographie et de localisation précise fonctionnant par effet Doppler
avec un réseau de 52 balises dispersées de par le monde. Doris a été développé
par le CNES, et est exploité par CLS. Ce système est installé sur les
satellites Spot-2, 4 et 5, Jason-1 et Envisat.
On
ne peut passer sous silence ce système de positionnement, tant il est utilisé.
Vous trouverez les aspects techniques et les performances dans les liens qui
suivent.
VOIR :
DORIS et CNES http://www.cnes.fr/web/869-doris.php
DORIS ET SPOT4 : http://spot4.cnes.fr/spot4_fr/doris-di.htm
DORIS ET JASON : http://www.jason.oceanobs.com/html/missions/jason2/instruments/welcome_fr.html
CONTRIBUTION A
:
Etude
de la rotation terrestre
Tectonique
des plaques et mesure du mouvement des plaques
Orbitographie
Océanographie,
géoïde ...
BIBLIOGRAPHIE
et GLOSSAIRE :
LE GUIDE DU GPS |
Auteurs
: F. Duquenne (IGN/ESGT) , S. Botton (IGN), F. Duquenne (IGN), Y. Egels (IGN)
, M. Even (EPSHOM), P. Willis (IGN) |
BIBLIOGRAPHIE CENTIMETRIQUE |
|
GEODESIE |
|
GLOSSAIRE |